Interpeler les gens qui passent : Grotesques ? Ici, on vous tire le portrait. Tout est dit tout de suite, et pourtant, peu hésitent. "Pourquoi pas !".
En premier lieu, une belle photographie, lumière mêlant le soleil, capricieux ce jour-là, et un flash. Ensuite, la surprise : regarde la photographie que je te montre, celle d'une statue de caractère de Franz Xaver Messerschmidt (1736 - 1785), extraordinaire sculpteur austro-hongrois. Et la personne de regarder l'expression d'une douleur, d'un sourire, d'un cri… de quelque chose qui les fait sursauter, les fait rire : "Ah non, ça je ne peux pas le faire !", et pourtant, aucun refus. La première photographie faisait dire aux gens : "je peux aussi ressembler à cela ! pourtant, je ne m'aime pas en photo ! ". La seconde n'est plus qu'une formalité. Jouant aussi le jeu du grotesque, puisque je peux ressembler "à ça !".
Et la surprise de se voir, de l'effet du 18mm utilisé tout près du visage, trente centimètres tout au plus, les perspectives déformées, allongées !
Moments d'émotion intenses, des jeunes, des personnes âgées voire très âgées, des enfants, des autistes, des personnes handicapées… très vite, il s'est dit qu'on pouvait se faire tirer le portrait, non pardon, deux portraits, et faire des grimaces !
Et ce ne sont pas dix ou quinze personnes que nous pensions devoir convaincre, ce sont soixante-dix portraits qui furent réalisés, dans la joie, la bonne humeur, le rire, et souvent, l'émotion.











































































































































